L'effet Powell—tout comme l'effet papillon—est bien réel. Les marchés misent déjà sur un assouplissement monétaire marqué immédiatement après que le président de la Federal Reserve démissionne au cours du premier semestre 2026. Dans le même temps, les investisseurs ne s'attendent pas à ce que Jerome Powell quitte ses fonctions avant la fin de son mandat. Cet excès de confiance pourrait coûter cher aux vendeurs à découvert de l'EUR/USD.

Selon Deutsche Bank, le renvoi de Powell pourrait entraîner une baisse de 3 à 4 % de l'indice USD en 24 heures, tandis que les rendements des bons du Trésor pourraient augmenter de 30 à 40 points de base. Les actions, cependant, ne devraient pas en souffrir; les indices boursiers accueilleraient favorablement l'arrivée d'une politique "colombe" et anticiperaient des baisses de taux.

Un dollar affaibli et un S&P 500 résilient forment une combinaison qui convient à la Maison-Blanche. Il n'est donc pas surprenant que la tentative de destituer Powell soit menée non seulement par Donald Trump mais aussi par son équipe. La question des dépenses consacrées aux rénovations du siège de la Fed pourrait être un motif de renvoi pour cause justifiée—le seul motif approuvé par la Cour suprême, car les raisons politiques ne sont pas valables.

Probabilité de la Démission de Jerome Powell

Jusqu'à présent, les marchés ne sont pas convaincus que le Président de la Fed sera remplacé. Polymarket et Kalshi attribuent une probabilité d'environ 20-25%, similaire aux niveaux observés en avril, lorsque Trump avait initialement envisagé de se séparer de Powell mais avait reculé après avoir constaté une baisse du S&P 500.

Le marché à terme ne s'attend pas non plus à ce que le Président de la Fed démissionne ou cède sous la pression de la Maison-Blanche. Les instruments dérivés reflètent actuellement une probabilité de 63% d'une baisse des taux de la Fed en septembre, contre 95% il y a seulement deux semaines. Les attentes d'assouplissement de la politique augmentent fortement au cours du second semestre 2026, en grande partie en raison de l'effet Powell.

Attentes du marché concernant le taux de la Fed

L'euro a subi des pressions après que Trump ait annoncé des tarifs de 30% sur les importations provenant de l'Union Européenne, qui est le plus grand partenaire commercial des États-Unis avec un échange bilatéral totalisant 975,9 milliards de dollars. De tels tarifs élevés pourraient déclencher une récession sévère dans la zone euro. Néanmoins, les investisseurs restent fermement convaincus que Washington et Bruxelles trouveront un moyen de parvenir à un accord à la dernière minute. Cette conviction aide l'EUR/USD à rester résilient.

La résilience de l'économie américaine face aux tarifs ajoute au risque d'une correction dans le principal couple de devises. Selon les analystes du Wall Street Journal, la probabilité d'une récession aux États-Unis au cours des 12 prochains mois est passée de 45 % à 33 %. La croissance du PIB en 2025 est désormais projetée à 1 %, contre 0,8 % en avril.

Techniquement, le graphique quotidien de l'EUR/USD montre un test du support à la moyenne mobile rouge. Un rebond suivi d'un retour au-dessus de la juste valeur à 1.171 serait un signal d'achat. Inversement, une rupture suivie d'une baisse en dessous du niveau pivot à 1.164 augmenterait le risque d'un recul dans la tendance haussière et offrirait des opportunités de vente.